Les nausées et vomissements ont tendance à être sous-estimés

SYMPTÔMES DIGESTIFS

Les nausées et vomissements
ont tendance à être sous-estimés

Abstract

Purpose Chemotherapy/radiotherapy-induced nausea and vomiting (CINV/RINV) can affect half of oncology patients, significantly impacting daily life. Nausea without vomiting has only recently been thought of as a condition in its own right. As such, the incidence of nausea is often underestimated. This survey investigated the incidence and impact of CINV/RINV in patients compared with estimations of physicians/oncology nurses to determine if there is a perceptual gap between healthcare professionals and patients.

Methods An online research survey of physicians, oncology nurses and patients was conducted across five European countries. Participants had to have experience prescribing/recommending or have received anti-emetic medication for CINV/RINV treatment. Questionnaires assessed the incidence and impact of CINV/RINV, anti-emetic usage and compliance, and attribute importance of anti-emetic medication.

Results A total of 947 (375 physicians, 186 oncology nurses and 386 patients) participated in this survey. The incidence of nausea was greater than vomiting: 60 % of patients reported nausea alone, whereas 18 % reported vomiting. Physicians and oncology nurses overestimated the incidence of CINV/RINV but underestimated its impact on patients' daily lives. Only 38 % of patients reported full compliance with physicians'/oncology nurses' guidelines when self-administering anti-emetic medication. Leading factors for poor compliance included reluctance to add to a pill burden and fear that swallowing itself would induce nausea/vomiting.

Conclusions There is a perceptual gap between healthcare professionals and patients in terms of the incidence and impact of CINV/RINV. This may lead to sub-optimal prescription of anti-emetics and therefore management of CINV/RINV. Minimising the pill burden and eliminating the requirement to swallow medication could improve poor patient compliance with anti-emetic regimens.

Keywords: Chemotherapy/radiotherapy-induced nausea and vomiting - Anti-emetic - Incidence - Impact - Perceptual gap.

Références de l'article original :

Cheryl Vidall, Paz Fernández-Ortega, Diego Cortinovis, Patrick Jahn, Bharat Amlani and Florian Scotté Supportive Care in Cancer 2015; aop: 10.1007/s00520-015-2750-5

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Synthèse réalisée par Claire Gervais (Unité fonctionnelle de soins oncologiques de support, hôpital européen Georges-Pompidou, Paris) :

Si la gestion des nausées-vomissements chimio et radio induits (NVCI) a très nettement progressé ces dernières années, les médecins semblent encore sous- estimer leur retentissement sur la qualité de vie.

Les NVCI peuvent être responsables d'une morbidité importante avec parfois la nécessité d'hospitaliser les patients. Les mesures prophylactiques primaires et secondaires ainsi que les traitements de secours dépendent du niveau émétisant des molécules et ont fait l'objet d'un référentiel de l'AFSOS¹.

L'objectif de cette étude observationnelle, transversale, multicentrique et internationale était d'évaluer l'incidence et l'impact des NVCI rapportés par les professionnels de santé (médecins et infirmières) et les patients. Un sondage, à l'aide d'un questionnaire standardisé, a été réalisé, sur internet, auprès des professionnels de santé prescripteurs d'antiémétiques ainsi qu'auprès de patients traités pour un cancer dans les deux ans.

Au total, 375 médecins, 186 infirmières et 386 patients ont participé à cette enquête. L'incidence des nausées et vomissements rapportée par les patients était respectivement de 60 et 18%. Les médecins et infirmières qui ont acceptés de participer à cette étude ont surestimé l'incidence des nausées de près de 40%. Pourtant, l'impact sur la qualité de vie des NVCI légères ou modérées ont été sous- estimées par ces professionnels de santé (p<0,01).

Seulement 38% des patients se considéraient parfaitement compliants aux traitements antiémétiques. L'impossibilité d'avaler un médicament alors qu'ils étaient nauséeux était rapportée par 28% des patients.

En conclusion, malgré l'implication importante de ces professionnels de santé dans la gestion des NVCI, l'impact sur la qualité de vie semble encore sous-estimé. La prise orale peut être un obstacle à l'observance des patients.

Référence :

1. Référentiel AFSOS-Prise en charge des Nausées Vomissements Chimio Induits- http://www.afsos.org/IMG/pdf/Nausees_VCI_MAJ_2013_2_.pdf